1er
au 10 avril 2015
St-Bertrand-de-Cominges, une œuvre et une histoire unique! Bien avant que ne soit érigée la cathédrale au 11e siècle, le grand général romain Pompée y avait créé un oppidum (ville) en 72 av. J-C avec les effectifs disponibles de son armée, au retour d'une campagne victorieuse en Espagne. Lugdunum était née et elle prospéra au point d'atteindre 30 000 habitants. De nombreux vestiges témoignent encore de nos jours de cette splendeur passée. En l'an 409, les Vandales la dévastent et en l'an 585, Gontran, le roi de Bourgogne en achève la destruction. Le site va donc rester désert pendant 500 ans et c'est en 1073 qu'un chanoine de Toulouse nommé évêque régional, un dénommé Bertrand de l'Isle, décide de bâtir une cathédrale romane et un cloître sur les ruines de l'oppidum.
Ses
successeurs poursuivront son œuvre. Ainsi, au 14e siècle, le pape
Clément V y ajoute une touche gothique et au 16e siècle, on y
érige de magnifiques stalles de bois dans le choeur. Ces stalles
forment un rectangle fermé permettant ainsi aux chanoines du
chapitre de s'isoler du public pour les offices religieux. Il faut
dire qu'à l'époque, le «peuple» n'était pas tenu d'assister à
la messe. Il venait surtout en pèlerinage pour se recueillir devant
le tombeau de St-Bertrand et obtenir ses faveurs. C'est pourquoi on
dit qu'à St-Bertrand, on retrouve une véritable église de bois
dans une église de pierre, une œuvre unique qui nous a conquis!
Le site est dominé par deux sanctuaires, la basilique Notre-Dame-du-Rosaire, achevée en 1889, que surplombe la basilique de l'Immaculée-Conception qui date de 1871. Les mosaïques qui décorent les basiliques autant à l'intérieur qu'à l'extérieur sont magnifiques, elles nous rappellent Ravenne en Italie sans toutefois les égaler. De même les rampes d'accès à la basilique supérieure formant un hémicycle donnent un air de mini Place St-Pierre-de-Rome au site.
Nous
disposons d'une dizaine de jours pour découvrir les Pyrénées, une
région qu'on connaît peu mais qu'on se promet bien d'explorer
depuis longtemps. En ce début d'avril, il reste encore de la neige
en montagne mais plusieurs randonnées sont accessibles et le
soleil est de la partie alors on en profite pleinement. Nous
choisissons de parcourir le Parc national des Pyrénées du côté
français et, de l'autre côté de la frontière, son homologue
espagnol, el Parque
Nacional de Ordesa y Monte Perdido.
Mais
il n'y a pas que des montagnes à voir dans les Pyrénées! Nous
faisons donc au préalable deux arrêts « culturels et
historiques », soit une cathédrale, St-Bertrand de Cominges et
un lieu de pèlerinage fameux, Lourdes. Voici donc nos principales
«escales» pyrénéennes.
St-Bertrand-de-Cominges
La cathédrale de St-Bertrand-de-Cominges, mille ans d'histoire |
St-Bertrand-de-Cominges, une œuvre et une histoire unique! Bien avant que ne soit érigée la cathédrale au 11e siècle, le grand général romain Pompée y avait créé un oppidum (ville) en 72 av. J-C avec les effectifs disponibles de son armée, au retour d'une campagne victorieuse en Espagne. Lugdunum était née et elle prospéra au point d'atteindre 30 000 habitants. De nombreux vestiges témoignent encore de nos jours de cette splendeur passée. En l'an 409, les Vandales la dévastent et en l'an 585, Gontran, le roi de Bourgogne en achève la destruction. Le site va donc rester désert pendant 500 ans et c'est en 1073 qu'un chanoine de Toulouse nommé évêque régional, un dénommé Bertrand de l'Isle, décide de bâtir une cathédrale romane et un cloître sur les ruines de l'oppidum.
Stalles de bois richement sculptées de St-Bertrand-de-Cominges |
Lourdes
Lourdes
et Bernadette Soubirous... Une autre page d'histoire de notre enfance
et de notre éducation judéo-chrétienne... Nous avions déjà
visité Fatima et nous avions été fortement impressionnés par le
site et la ferveur de ses pèlerins. Nous étions curieux de voir ce
qu'il en était à Lourdes... Nous ne sommes pas dans la grande
saison des pèlerinage, le site est plutôt tranquille en ce vendredi
saint. Il y aura des processions ce soir à la lumière des cierges
mais en ce bel après-midi ensoleillé, seulement cinq minutes
d'attente pour accéder à la grotte de Massabielle où Bernadette,
14 ans, a vu lui apparaître 18 fois la Vierge entre le 11 février
et le 16 juillet 1858.
Les deux basiliques de Lourdes, Notre-Dame-du-Rosaire en haut et l'Immaculée-Conception en bas |
Le site est dominé par deux sanctuaires, la basilique Notre-Dame-du-Rosaire, achevée en 1889, que surplombe la basilique de l'Immaculée-Conception qui date de 1871. Les mosaïques qui décorent les basiliques autant à l'intérieur qu'à l'extérieur sont magnifiques, elles nous rappellent Ravenne en Italie sans toutefois les égaler. De même les rampes d'accès à la basilique supérieure formant un hémicycle donnent un air de mini Place St-Pierre-de-Rome au site.
Lourdes
attirant plus de 6 millions de visiteurs et pèlerins par année, une
troisième basilique a été construite en 1958 pour souligner le
centenaire des apparitions, la basilique Saint-Pie X. Cette dernière
est souterraine et toute en béton, impressionne par sa modernité et
sa grandeur, elle peut accueillir 25 000 personnes!
Quant
à la ville de Lourdes, elle a été envahie par les nombreux hôtels,
restaurants et boutiques de souvenirs à saveur religieuse. Pas
surprenant d'apprendre que Lourdes est la deuxième ville hôtelière
de France, juste derrière Paris et devant Nice! Cela donne une idée
de l'ampleur du phénomène...! Somme toute, Lourdes ne nous a pas
touchés comme ce fut le cas à Fatima, très commercial, trop
commercial... mais c'est vrai que nous n'avons pas assisté à l'un
des nombreux grands pèlerinages qui envahissent le site avec son
flot de chaises roulantes et de malades... l'atmosphère aurait
sûrement été différente, mais une belle visite quand même.
Enfin,
les Pyrénées, les vraies, de près. Depuis quelques jours, on les
voit au loin et on hâte d'y toucher!
Près de Cauterets dans les
Hautes-Pyrénées, une belle balade en moto sur la route toute en
lacets monte jusqu'au Pont d'Espagne. Le centre de ski est fermé
mais les familles profitent du congé pascal pour marcher et faire de
la raquette jusqu'au Pont d'Espagne, un site naturel qui regorge de
cascades et de sentiers pédestres.
Le nom du site vient du fait
qu'il s'agit d'une ancienne voie permettant de rejoindre l'Espagne
par la montagne et le pont en pierre qui traverse le gave. Mais
qu'est-ce qu'un gave? C'est le nom générique donné dans la région
aux cours d'eau, grands ou petits.
Gavarnie
Gavarnie
est un petit village de montagne situé à 1 400 m d'altitude tout
près de la frontière espagnole. Son trésor, un cirque naturel de
type glaciaire de 6 km de circonférence facilement accessible depuis
le village, un site tout simplement grandiose! Classé au Patrimoine
mondial de l'UNESCO, le cirque de Gavarnie est entouré de nombreux
sommets dont le Pic du Marboré, le plus élevé avec ses 3 248 m.
Les parois du cirque, composées de trois étages successifs,
atteignent 1 500 m de hauteur.
Le superbe cirque de Gavarnie |
En
cette belle journée de printemps, sous un ciel bleu sans nuage, il
reste encore de la neige en montagne ce qui ajoute encore plus à la
beauté et à la majesté du panorama qui s'offre à nous. Tout
danger d'avalanche étant écarté, nous pouvons randonner jusqu'au
pied du cirque pour jouir encore plus de ce site exceptionnel.
La
cascade de Gavarnie, haute de 422 m coule modérément à cette
époque-ci. L'eau qui glisse sur la paroi fait décoller des plaques
de neige et nous pouvons observer quelques petites avalanches sans
danger toutefois. Au retour, près du village, nous croisons les
passagers de cinq autobus de touristes, des pèlerins plutôt, venus de
Lourdes pour admirer Gavarnie. Un groupe d'handicapés britanniques,
jeunes et moins jeunes, soutenus par une armée de bénévoles qui
n'hésitent pas à pousser vigoureusement les chaises roulantes pour
traverser quelques plaques de neige et s'approcher un peu plus près
du cirque. On a même vu un gros autobus marqué « ambulance »
duquel on sortait des lits sur lesquels des malades étaient
étendus... impressionnant, ça fait réfléchir... Nous nous sommes
sentis bien choyés et, encore une fois, nous avons répété «Merci
la vie de nous garder en santé»!
Du
côté espagnol, le Parc national d'Ordesa et Monte
Perdido, un joyau des Pyrénées
aragonaises, qui s'étend sur quatre vallées; nous en visiterons
trois : Pineta, Anisclo et Ordesa
Vallée et cirque de
Pineta
Pineta,
c'est un canyon grandiose creusé dans d'énormes plis calcaires
couchés. Ses versants s'élèvent à plus de 1 000 m au dessus de la
vallée et sont découpés en strates horizontales couleur gris acier
ou ocre rouge. Au printemps, de nombreuses cascades dévalent ses
pentes vertigineuses.
Réal devant le cirque de la Pineta |
Une
superbe balade nous fait longer le cirque et admirer au passage
plusieurs belles cascades pour finalement atteindre le refuge de
Larri ou l'on jouit d'un superbe panorama à 360 degrés. Les fleurs
sauvages printanières commencent à apparaître, notamment des
violettes qui annoncent joyeusement le réveil de la nature.
Canyon d'Anisclo
Le
canyon d'Anisclo est une autre merveille du parc. Il est dominé par
le Monte Perdido, 3 355 m, le troisième plus haut sommet des
Pyrénées et le plus haut sommet calcaire d'Europe.
Une
route étroite et sinueuse d'une vingtaine de kilomètres longe le
canyon et s'accroche le long d'une paroi verticale qui plonge dans
des eaux vives vertes et turquoises du rio Bellos. Une route idéale
pour la moto! Quelle bonne idée que d'avoir laissé le camping-car
garé au village en bas...
Canyon d'Anisclo |
La
rando de la Ripareta jusqu'au canyon de la Pardina est plutôt
sportive: un bon 5 heures de marche qui nous fait longer la rivière,
traverser des chaos de roche, témoins de glissements de terrain et
d'avalanches, grimper sur un sentier en corniche, redescendre puis
remonter... bref, une bonne remise en forme après 4,5 mois de
navigation aux Antilles...
Canyon d'Ordesa
Un
peu plus à l'ouest, à Torla, nous atteignons le site du Canyon
d'Ordesa, le plus réputé du parc. L'immense stationnement et le
vaste centre d'interprétation donnent une idée de l'achalandage
durant l'été. Heureusement pour nous, il est très peu fréquenté en
cette saison malgré la belle température; il fait plus chaud et
pratiquement plus de neige au sol du côté des Pyrénées
espagnoles.
Les cascades de l'Estrecho dans le canyon d'Ordesa |
Une
randonnée plus facile aujourd'hui nous laisse plus de temps pour
faire de la photo, admirer les parois vertigineuses du canyon, les
cascades et les forêts de hêtres et de sapins. C'est la rivière
Arazas qui déboule littéralement au fond du canyon et les cascades
del Estrecho et de la Cueva sont sans contredit les plus belles que
nous ayons vues dans le parc.
Ici
aussi les fleurs du printemps se font dorer au soleil et en plus des
violettes, on a vu éclore les premières primevères. Quelle belle
saison que le printemps! On se dit que nous serons bien chanceux
cette année, nous pourrons vivre deux printemps, l'un espagnol et
l'autre québécois!
Ainsa et Guaso
Plaza Mayor, Ainsa |
Ainsa,
l'une des plus belles petites villes des Pyrénées, est perchée sur
un promontoire ceint de murailles. Ainsa fut au 11e siècle la
capitale d'un petit royaume. On dit même que ses habitants,
chrétiens, surent résister à l'envahisseur musulman, les maures,
qui dominèrent le pays pendant plus de 700 ans (8e au 15e siècle).
En
ce beau samedi printanier ensoleillé, c'est une belle journée pour
célébrer des noces. Les espagnols ont donc sorti leurs plus beaux
habits et ils ont envahi la Plaza mayor d'Ainsa pour fêter les
nouveaux mariés. La place est entourée d'arcades et est dominée
par l'église Santa Maria, une belle église romane du 12e siècle.
L'esconjuradero de Guaso |
À
quelques kilomètres de là, sur un pic rocheux à Guaso, s'élève
un esconjuradero,
une petite construction en pierre que l'on retrouve dans les Pyrénées
aragonaises et qui ressemble à un abri anodin. Il s'agit en fait
d'un lieu essentiel, où les habitants des environs venaient prier
pour que les pluies soient suffisantes, sans être dévastatrices.
Placé à un endroit en surplomb, le plus souvent de plan carré et
ouvert aux quatre vents, l'esconjuradero
est en principe situé à proximité d'une église, comme c'est le
cas de celui de Guaso qui jouxte l'église San Salvador.
Voilà, notre petit tour des Pyrénées est déjà terminé. Une fois de plus, les paysages de montagne nous auront comblés !